Udo Dirkschneider + All For Metal + Crownshift
@ Paris le Trabendo, le 19 mars 2025.
Live Report par : Olivier Carle
&
images par : François Capdeville



Cela faisait un bon moment que je ne m’étais pas rendu au Trabendo. La dernière fois c’était avant le Covid pour les Dead Daisies en 2018, c’est dire ! Pendant les années 90, quand le Trabendo s’appelait encore le Hot Brass, j’y ai passé de nombreuses fabuleuses soirées autour du Jazz, du Blues, du Funk et de la Soul. Ce soir c’est le Metal qui est à l’honneur dans la salle de la Porte de Pantin puisque Udo Dirkschneider, ex-Accept, est dans les murs. Accept fait partie intégrante de l’histoire du Hard & Heavy. J’ai d’ailleurs eu la chance de voir ce groupe allemand avec Udo à 2 occasions, en 1ère partie de Maiden à Annecy en 1984 pour la tournée « Balls To The Wall » et en tête d’affiche au Zénith voisin en 1986 pour la promo de « Russian Roulette ». Je garde un très bon souvenir de ces 2 prestations d’autant que le combo de Solingen était au sommet de sa carrière musicale avec les 2 albums cités mais aussi « Metal Heart », « Restless And Wild », « Breaker » sans oublier les 2 premiers. Le trio de Wolf, Peter et Udo paraissait indestructible et destiné à un avenir prometteur et pourtant en 1987 tout a explosé. Le chanteur s’est lancé dans une carrière solo et je l’ai revu à cette occasion en 1989 toujours au Zénith parisien mais en 1ère partie d’Ozzy pour le « Mean Machine Tour » et sous le nom de son nouveau projet intitulé judicieusement U.D.O. ! Je n’en garde pas un souvenir impérissable. Le guitariste et le bassiste ont continué la carrière d’Accept avec différents remplaçants vocalistes avant de se fixer avec Mark Tornillo. Je passe brièvement sur les allers-retours d’Udo au sein d’Accept au cours des années 90 et 2000 pour des raisons essentiellement financières. Je reverrai le groupe U.D.O. au Hellfest en 2010, à l’Empreinte en 2014 et au Forum en 2015 pour des concerts toujours de haute tenue et un mix de titres de sa carrière solo et bien évidemment d’Accept. Il reviendra en 2017 à La Machine Du Moulin Rouge sous son propre nom de famille Dirkschneider pour un Set exclusivement Accept (déjà !) que j’avais trouvé plutôt sympathique… C’est donc sous ce nom qu’il revient aujourd’hui au Trabendo pour fêter les 40 ans de la sortie de « Balls To The Wall ».


Entre temps il a changé de second guitariste et c’est l’excellent Dee Dammers qui prête main forte au non moins talentueux Andrey Smirnov qui arbore une coupe de footballeur. Son fils Sven est derrière les fûts et cela depuis une dizaine d’années maintenant. Mais la grande nouvelle c’est que Peter Baltes a rejoint depuis 3 ans Udo en tant que bassiste suite à son départ d’Accept en 2018 après 42 années de bons et loyaux services auprès de Wolf. On peut donc logiquement considérer que Dirkschneider contient plus de sève du Accept originel puisqu’il y a maintenant 2 membres fondateurs alors que Wolf reste le seul élément d’origine aux commandes du Accept « officiel ».

La soirée commence bizarrement à peine 10 min après l’ouverture des portes du Trabendo, ce qui fait que All For Metal entame son Set devant une salle aux 2/3 vide. Dommage car ce collectif germanique mérite vraiment d’être vu. Je les avais découverts en 1ère partie de Lordi l’an dernier au Forum de Vauréal et j’avais été fortement impressionné par leur Show, certes un peu Kitsch mais efficace, et leurs hymnes simples qui font mouche à chaque fois. Je veux parler des « Fury Of The Gods », « Raise Your Hammer », « Born In Valhalla », « Gods Of Metal », « Goddess Of War »… On dirait des titres de Manowar mais avec AFM au moins c’est joué avec pas mal de distance et un sens de l’humour certain. Tetzel le Bodybuildé et le plus « gringalet » Antonio forment un duo vocal unique et très complémentaire. Les 2 guitaristes Jasmin et Ursula sont l’atout charme du combo. Quant à Leif et Florian, derrière leurs masques effrayants, ils génèrent une base rythmique lourde et menaçante. Totalement conquis une nouvelle fois par la prestation des Allemands qui se sont fait pas mal de nouveaux fans en seulement 35 minutes de plaisir visuel et auditif. Ils reviendront en tête d’affiche à l’automne à Paris, à ne pas manquer !

Je n’en dirai pas autant de Crownshift, des Finlandais qui poduisent un Metalcore des plus soporifiques. Pas ma came !


On en arrive aux Stars de la soirée, Udo et ses comparses. Le concert commence de façon très ponctuelle à 21h00 dans un Trabendo maintenant plein comme un œuf. La Setlist entièrement consacrée à Accept est en fait une sorte de Best Of, période avec Udo bien évidemment, avec au centre l’intégralité de l’album « Balls To The Wall » joué dans l’ordre originel.


Peter Baltes reprendra son rôle de vocaliste comme à l’époque de l’album « Breaker » pour la ballade « Breaking Up Again » très appréciée des fans de la première heure. Pour le reste pas de grosse surprise puisque les « tubes » des Allemands s’enchaînent sans temps mort. La voix d’Udo n’est pas au sommet de sa forme et les autres musiciens compensent fréquemment à ce niveau-là. Les 2 guitaristes sont là pour faire le Show avec des soli toujours aussi percutants. Sven Dirkschneider ne fait pas dans la dentelle et je trouve qu’il pourrait varier un peu son jeu de batterie souvent monolithique.


L’effet nostalgie joue à fond ce soir d’autant que pas mal d’entre nous étaient présents au Zénith il y a près de 40 ans.


Udo a l’air profondément heureux de faire cette tournée qui sera très probablement la dernière et remercie chaleureusement le public qui l’acclame. A bientôt 73 ans il sait bien qu’il ne pourra pas continuer éternellement à se lancer dans des périples harassants à travers le monde et il apprécie donc, tout comme nous, ce moment à sa juste valeur…

Merci à FrançoisLucas, Sabrina et Simon