Steel Pulse + King Riddim @ Paris L’Olympia, le 28 mars 2025.
Live Report par : Olivier Carle & images par : Tomi Carle
Pour fêter son demi-siècle de carrière, le groupe Steel Pulse, bien connu des amateurs de Reggae, s’est lancé dans une tournée qui passe par l’Olympia. J’ai eu l’immense chance de voir ces Stars du Reggae British à 2 occasions, au Zénith parisien en 1986 pour la tournée « Babylon The Bandit » et au Midem de Cannes en 2001 pour un concert plus intimiste destiné aux professionnels de la musique. Ce sera donc mon 3ème rendez-vous ce soir avec ce groupe mythique. Visiblement il fait toujours recette par chez nous puisque l’Olympia est blindé de chez blindé. Le chanteur nous expliquera d’ailleurs que La France, tout comme les Pays-Bas, est restée fidèle à Steel Pulse pendant toutes ces années…
Mais avant que David Hinds et ses comparses ne s’emparent de la scène c’est le groupe français King Riddim qui va chauffer le public. Ce combo normand formé en 1995 autour de Sly, le chanteur, et Bombass, le bassiste, fait son grand retour après pas mal d’années d’absence des scènes hexagonales. Leur présence ce soir s’explique par le fait que Bombass connaît bien Selwyn Brown, le claviériste-chanteur d’origine de Steel Pulse, pour avoir sorti un titre avec lui et même tourné avec le groupe.
Les Normands viennent de sortir un tout nouvel album « Le Temps » et vont nous en faire découvrir des extraits comme l’entraînant « La Tête Dans Les Étoiles ».
Musicalement ça tient bien la route même si les textes sont parfois un peu au ras des pâquerettes. Prestation appréciée en tout cas par une grande partie du public…
Les 2 membres fondateurs encore présents au sein du groupe de Birmingham montent maintenant sur scène. Il s’agit de la voix originelle de Steel Pulse, l’impressionnant David Hinds avec sa tenue bigarrée et son masque pare-soleil, et du claviériste-chanteur Selwyn Brown.
Ils sont entourés du très bon guitariste David Elecciri Jr, du bondissant bassiste Amlak Tafari, du métronomique Wayne Clarke à la batterie derrière un immense rideau de verre et d’une section de cuivres tout à fait performante.
L’album le plus emblématique de la carrière des Anglais « True Democracy » va être à l’honneur ce soir. Ça commence d’ailleurs avec le très apprécié « Ravers » qui nous met tout de suite dans l’ambiance. Idem avec « Rally Round » et son tempo chaloupé qui fait chavirer l’Olympia. Retour ensuite au premier album avec « Soldiers », extrait du mémorable « Handsworth Revolution » du nom de leur quartier de Birmingham. Un des plus gros « tubes » des Britanniques déboule maintenant avec « Chant A Psalm » dont le refrain est repris en chœur par la foule. On visite maintenant l’album de 1980 « Caught You » avec « Drug Squad » reconnaissable entre mille avec sa sirène de police en intro. Le fils de David, Baruchs, viendra d’ailleurs rejoindre son père muni d’un gros ballon-bédo et nous offrira un petit Rap à cette occasion. « Not King James Version » me ramène près de 40 ans en arrière, au concert du Zénith, puisque ce morceau venait de sortir sur « Babylon The Bandit » et avait obtenu un certain succès.
L’un des 2 saxophonistes de la section de cuivres s’est emparé d’une flûte et on a droit à un excellent solo de guitare de David Elecciri Jr. ainsi qu’à une intervention Toastée de Selwyn. « Tribute To The Martyrs » de 1979 est maintenant à l’honneur avec un morceau de Mr Brown, une fois n’est pas coutume, « Babylon Makes The Rules » qui sonne très Reggae Roots. On revient à la période actuelle avec le dernier album studio en date du groupe « Mass Manipulation » (2019) et le titre « Stop You Coming And Come », plutôt sympa mais sans plus. Les choses sérieuses reprennent avec le Single de 1977 « Nyah Love » qui rappelle un certain Bob Marley. Bob dont l’ingénieur du son est présent ce soir derrière la console en la personne d’Errol Brown. Un autre tube arrive maintenant, issu d’« Earth Crisis » de 1984 celui-là, avec « Steppin’ Out » dont le « Open Sesame, Here Comes Rasta Man, Abracadabra Catch Me If You Can » est scandé par l’assistance. Avant de quitter la scène, les musiciens vont nous délivrer une version dantesque de « Ku Klux Klan » du premier album de 1978. Pour le rappel on attaque avec le très attendu « Roller Skates » d’« Earth Crisis » qui verra leur copain Bombass de King Riddim les rejoindre sur scène avec sa basse. « Handsworth Revolution » partira dans une digression Dub des plus réussies et on verra même Selwyn se lancer dans un petit pas de danse dont il a le secret.
Puis ce sera « Taxi Driver » de l’album « Victims » de 1991 dans une version très Ragga suivi du classique « Your House » qui verra tout l’Olympia chanter comme un seul homme. Étonnamment David décide pour clôturer le concert de rendre hommage à Lucky Dube. On a célébré en 2024 le 60ème anniversaire de la naissance de cet artiste sud-africain de Reggae décédé dans des conditions tragiques en 2007. Personnellement j’aime beaucoup Lucky que j’ai eu l’opportunité de voir Live en 1989 au Zénith mais je ne m’attendais vraiment pas à ce que Steel Pulse reprenne un de ses titres. Je me prends à rêver que ce soit « Dracula » que j’idolâtre mais c’est sur « Respect » que David porte son choix… J’aurais préféré que Steel Pulse finisse sur un « Earth Crisis » ou un « Leggo Beast » de leur répertoire mais on ne peut pas tout avoir !
Ce retour des Anglais à Paris a en tout cas été une grande réussite et une vraie célébration de leurs 50 ans de carrière. On prend David au mot quand il nous dit qu’ils reviendront bientôt par chez nous… On y sera !
Merci à Lucas, Sabrina et Simon…